(28/02/14) - Comme le souligne Bernadette Segol, Secrétaire générale de la CES, le fonctionnement de la CES est parfois compliqué. Il faut faire dialoguer 85 organisations membres, issues de 36 pays de l’Europe de l’Ouest, centrale et de l’Est, et 10 fédérations syndicales européennes pour prendre des décisions qui engagent l’avenir de plus de 500 millions d’Européens.
Quarante ans après sa création, le mouvement syndical européen est confronté aux conséquences sociales de la crise, à la vague de "dérégulation" et à une tendance à la désyndicalisation.
En replongeant le lecteur au début des années 1970 pour remonter jusqu'à nos jours, l'ouvrage rappelle que l'histoire de la CES n'a jamais été un long fleuve tranquille. Depuis ses débuts timides, l'organisation est parvenue à fédérer des organisations d'inspiration sociale-démocrate, sociale-chrétienne et communiste, de Reykjavik à Larnaka. Et, depuis 2002, une organisation qui se revendique libérale : la CGSLB. La CES représente aujourd'hui 45 millions de travailleurs unis par un tronc commun de valeurs.
Sans les syndicats, les employeurs se seraient-ils préoccupés spontanément de la sécurité et de la santé de leurs travailleurs ? Sans les syndicats, comment la sécurité sociale aurait-elle résisté à l'offensive de privatisation lancée à partir des années 1980 ?
Dans la préface, Bernadette Segol rappelle qu'à l'origine l'intention des chefs d'État et de gouvernement initiateurs de l'aventure européenne était "l'amélioration constante des conditions de vie et d'emploi de leurs peuples".
La CES compte mobiliser ses membres pour, qu'avant de fêter son demi-siècle d'existence, la réalisation de cet objectif redevienne le moteur de l'Europe.
1973-2013 : 40 ans d'histoire de la Confédération européenne des Syndicats, par Christophe Degryse (ETUI) en collaboration avec Pierre Tilly (UCL), ETUI-CES, décembre 2013, 251 pages. Disponible en français et en anglais.
Prix de vente : 25 euros.